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Y a t-il un pilote dans l'avion ?
par Vieux légume, le 22/09/10 à 9h47
La Roumanie n'est pas vraiment dans sa période la plus glorieuse, et on peut pas dire que les dirigeants des clubs soient là pour aider.

Alors qu'on vient de disputer la 8e journée du championnat (Liga I Bergenbier pour les ventremollistes puristes), on vient d'annoncer la démission d'Ilie Dumitrescu, du Steaua.

C'est le 9e entraineur a jeter l'éponge (ou se la prendre dans la gueule) cette saison, sur 8 journées, ce qui donne légèrement le tournis.



Le problème, c'est que ce n'est pas une anomalie.

Déjà l'an passé, 23 changements avaient été recensés et seuls 2 entraineurs ont survécu 12 mois. (Et 27 il y a deux ans.)



Lien de cause a effet, les 2 survivants sont les 2 entraineurs des 2 bonnes surprises du début de saison roumain.

L'Otelul Galati et le Gaz Metan Medias.



Le premier compte sur l'ancien milieu international Dorinel Munteanu, passé comme d'autres a la moulinette Becali.

Medias compte sur Cristian Pustai, présent depuis 2007, alors que le club n'était pas encore dans l'élite.



Deux exceptions qui semblent prouver le bien-fondé d'un minimum de patience. Galati est actuellement en tête, Medias a facilement assuré son maintien l'an passé et vient s'immiscer a la lutte pour la C3 avec son meneur vedette, le brésilien Eric. (déjà 8 buts)

Mais alors, pourquoi les autres dirigeants ne font-ils pas preuve de ce minimum d'attente, de confiance envers les entraineurs mis en place ?

Dur a dire.



Prenons le cas le plus connu, George Becali. Homme a tout faire (il est député européen malgré quelques déclarations très épicées et déplacées) qui a fait fortune dans l'immobilier (officiellement), il est présent comme actionnaire depuis 2003. Il n'est même pas président, rappelons-le, il préfère un pantin a cette position. Histoire de partager les critiques.

Depuis le départ de Piturca pour prendre les commandes de la sélection nationale, en 2004, les entraineurs défilent a une vitesse effrayante.




You talkin' to me ?




Walter Zenga, qui faisait de bonnes choses avec le National Bucarest arrive donc a l'été 2004.

Il fera une saison de bonne facture avant de se louper en fin de saison. Une mauvaise passe, plus qu'un point d'avance a trois journées du terme, il prend la porte.

Dumitru Dumitriu, déjà passé avec succès dans les 90's termine la saison par 3 victoires, et un titre.



Pour débuter la saison suivante, Becali fait appel a Oleg Protasov, passé par l'Olympiakos (1 titre) et l'AEL Limassol.

Après 15 matches, la trêve. Et un ticket pour l'Ukraine.

Cosmin Olaraiu, lui même remplacé par Piturca en 2002, avant la prise de pouvoir de Becali termine la saison, et bien puisqu'il remporte le titre.

L'année suivante, 2006-2007 voit le Steaua terminer second. Merci Olaraiu, on va changer de coach. Même si on tenta d'offrir un cadeau de 10.000 euros aux joueurs de Bistrita avant leur match contre un rival bucurestean.

Après tout le Rapid n'est dirigé que par "un misérable tzigane" (Razvan Lucescu), donc pas question de terminer derrière. 4.000 lei d'amende. (Soit 1000? en gros) Très dissuasif.



Les choses vont commencer a s'accélérer. Mihai Stoica, le manager, s'en va a Urziceni, exaspéré par l'ingérence de Becali.

C'est la légende, Gheorghe Hagi qui arrive. Qui est lui-même le filleul de Becali.

Mais même là, notre ami Gigi ne peut s'empêcher de donner son avis. De l'imposer même.



Malgré l'élimination du BATE au T.P. de la C1, Gheorghe s'énerve. Après 6 matches et 11 points, il démissionne.



Pour le remplacer, l'ancien adjoint de Zenga. On fait dans le recyclage. Massimo Pedrazzini. Qui tient 2 mois, ne gagnant que 4 matches sur 10.

Autre légende sur le retour, Marius Lacatus. Le Steaua termine bien la saison, mais a besoin d'un concours de circonstances pour souffler le titre au CFR Cluj.



Surtout après le nul concédé contre Buzau, sorte d'équipe B...après avoir ouvert le score, Buzau a eu l'indécence d'égaliser. Le buteur a disparu du paysage footballistique roumain.



Menés 1-0 sur la pelouse du Rapid, l'arbitre feint (oui, feint.) une blessure suite a un projectile venant des tribunes, le match est donné perdu aux locaux. Le délégué arbitral est passé au Steaua dans sa jeunesse.

10.000? ont été versés a Mioveni, qui a fait match nul contre le CFR lors de la 32e journée. Ca tombe rudement bien tout ça. Malheureusement, ça foire lors de la 33e, avec une défaite chez le Dinamo.



On prend sa petite valise pleine de cash, direction Cluj, avec le derby entre l'Universitatea et le CFR qui se profile. Les seconds ont un point d'avance.

Surprise au restaurant, on interprète mal l'intention de Becali. Celui-ci ne voulait qu'aider les jeunes enfants transylvains en leur offrant des chocolats.

1.7 M? de cash pour du chocolat, ça se défend.




Mais c'était des Ferrero Rochescu top qualité en plus !




On prendra 7 points de pénalité, mais ce sont deux pénalités (L'U. Cluj a subi le même sort) qui ne servent a rien. (Le Steaua a trop d'avance et reste 2e, Cluj est déjà en Liga II)

La saison suivante (08-09) démarre mal, avec notamment une piteuse élimination en Coupe contre le Sportul Studentesc, en Liga II.

Après le carton reçu a la maison contre l'OL en C1 (3-5), et seulement 11 matches de championnat, Lacatus saute.



Dorinel Munteanu le remplace. Pour 8 rencontres, le temps de se rendre compte de l'impossibilité de travailler dans de telles conditions.

On apprécie pas longtemps de servir de prête-nom généralement. Et en cas de mauvais résultats, c'est le coach le responsable. Becali le vire.



Pour le remplacer, on prend...Lacatus. Bah oui, on commence a faire le tour a force.

Craiova et le Rapid calent en fin de championnat, le Steaua arrache la C3.



Nouveau départ ? On embauche l'italien Cristiano Bergodi, qui a terminé 3e avec le Rapid y a deux ans et maintenu Iasi l'an passé. (Oui, c'est une régression professionnelle de passer du Rapid a Iasi, mais 3e, c'est pas assez bien visiblement)




T'inquiètes pas Marius, ce n'est qu'un au revoir.










Après 6 journées de championnat correctes, malgré le départ de cadres (Goian, Dica...), le Steaua patine en C3 devant le Sheriff. Gigi veut aller prodiguer ses bons conseils dans le vestiaire. Bergodi refuse.

0-0 score final, le lendemain, Bergodi est viré.

Mihai Stoichita (qui était là lorsque Laurent Fournier a connu quelques soucis administratifs) terminera la saison, mais le Steaua n'y arrive plus.

Cluj, Urziceni ont été titrés, voilà que Vaslui termine 3e.



Bon, cette fois, on arrête les conneries. Viré du poste de sélectionneur par la fédé, Piturca revient. Becali promet de se calmer. Duckadam "préside" désormais le club, on essaie de se calmer, oui, mais Piturca a été très clair. George se tait ou je m'en vais.

Trop, après seulement 3 matches, Becali fanfaronne, et commence a s'approprier les bonnes performances du club.

Piturca tient parole malgré le soutien unanime des supporters et s'en va. Il retourne chez lui a Craiova ou Mititelu vire son coach dans la foulée.




Bien vu, être un robot semble la seule solution pour supporter ce cher George.




Les supporters n'en peuvent plus et font la grève. Les clubs adverses font la gueule, parce que Becali est pas super réactif concernant le versement de l'argent de ses transferts. (Piturca se portait garant)

Comme quelques collègues d'ailleurs.



Becali demande aux anciens de venir le remplacer. Hagi, Popescu etc...et Ilie Dumitrescu est le seul a accepter. Et gratuitement. En même temps vu son parcours...

Mais les supporters sont bien décidés a en finir, et réclament la démission de Dumitrescu, et le départ de Becali.

Et donc, après 5 rencontres, le coach démissionne.



Becali lui conseillait de faire jouer un tel a tel poste. Comme aux autres.

Après un 0-0 devant Ploiesti, et devant le fait que Brandan, le milieu argentin jouait dans l'axe et pas sur le coté, c'était la seule solution pour pas perdre la face.



C'était le 12e coach a passer sur le banc en 7 ans, sans compter ceux passés 2 fois.

Mais ceci n'est pas un cas isolé.




Je te prends quand tu veux mon gars ! Viens te battre si t'es un homme !




A ceci vient s'ajouter le fait que les cousins de Becali gèrent les carrières de pas mal de joueurs, et on peut se douter de procédés étranges avec une multiplication des transferts concernant le club...



Car les autres dirigeants ne sont pas en reste.

Prenons le cas du club émergent, le CFR Cluj.

Cluj, c'est devenu le club majeur de la Transylvanie, de l'autre coté des Carpates par rapport a Bucarest pour faire très simple.



Árpád Pászkány (après avoir fait fortune en Allemagne, il est dans l'immobilier, concessionnaire, bref, touche a tout lui aussi), reprend le club en 2002.

Son truc, c'est pas tant de composer l'équipe, c'est d'acheter des étrangers. En acheter tout plein pour faire de son club une force dominante.

13 la première année, en D3.



Paszkany (c'est un nom hongrois, il existe une forte communauté hongroise dans certaines régions) fut et est toujours régulièrement critiqué pour ses liens bizarres avec les arbitres.

Le président du Timisoara ne veut pas jouer contre son club, qu'il soupçonne d'acheter systématiquement les arbitres.




Ce n'est pas la sécurité, c'est Paszkany.




Une montée étrange de D3 a D2 déjà, et ça a continué depuis.

8 coaches utilisés en 6 ans depuis la remontée, et malgré 2 titres. Là aussi, la patience n'existe pas.

Seulement 7 roumains dans l'effectif, 4 brésiliens, 4 argentins, des portugais et italiens de seconde zone, ivoiriens, bref, tous trouvent une raison pour venir ici.

Yssouf Koné, qui a joué a Lecce et au Rosenborg justifie simplement. Il ne trouvera jamais autant d'argent qu'ici, et en plus il joue la C1.



Ceci provoque évidemment quelques difficultés pour la communication. Un anglais mélangé a du portugais et de l'espagnol, ça fait bizarre. Surtout quand on va chercher un italien de 5e division (bien qu'ancien adjoint de Guidolin) pour remplacer Ioan Andone, qui a permis au club de remporter le titre en 2008, parti dans le Golfe.



Fort de deux succès, on se dit que le CFR Cluj a bien raison.

Ainsi, quelques clubs décident de l'imiter. On paie des étrangers de seconde zone, de troisième même...inefficace bien sûr.



Cet été, 19 joueurs ont signé, 16 sont partis. Avant que ça ne recommence l'été prochain.



Autre personnage fort en couleur, le président du Timisoara (relire l'excellent article sur le club si vous voulez plus de détails sur ce qui se passe avant)

Marian Iancu, a qui on prête des liens bizarres avec des hommes louches (Dan Iosif, figure controversée et sans doute impliquée dans la Minériade de Juin 90 d, avec des soupçons de crimes contre l'humanité)



Arrivé au club en 2005, pour le sauver de la relégation, avec son groupe BKP (pétrole), il ampute le National Bucarest de la moitié de son équipe, débauche le coach du club en question (Olaraiu), et fait venir d'anciennes gloires...Contra et Moldovan notamment.

Le club de sauve facilement.

Malgré un début de saison réussi l'année suivante, avec seulement 2 défaites en 12 rencontres, Iancu vire Olaraiu.

Trop de matches nuls, c'est un entraineur bon pour une 3e ou 4e place, pas un titre dit-il. Le club venait de terminer 14e, 8e et 7e lors des trois saisons précédentes.



Gheorghe Hagi fait alors son retour en Roumanie, réclame quelques transferts, mais les résultats ne suivent pas.

C'est sûr qu'en envoyant quelques "amis" dans les vestiaires aide a la concentration et améliore l'état d'esprit. Hagi est viré, le coach de la réserve termine la saison.



2007, on multiplie encore les transferts, faut bien, les joueurs refusent de signer des contrats modifiables selon le bon vouloir du président !

C'est pas des manières !




Sérieusement, il inspire la confiance le bonhomme !




Sorin Cirtu entraine le club, pendant 12 matches. Un nul devant le National désossé et une défaite a Târgu Jiu auront raison de lui.

Alin Artimon le remplace, le temps de gagner 2 rencontres sur 10. Il prend la porte aussi, Rotariu reprend du service, alors que Iancu cherche un entraineur pour "être champion".



Il se tourne vers Dusan Uhrin Jr.

Le tchèque ayant réussi a propulser Mlada Boleslav vers le haut du tableau. (l'OM s'en souvient encore).

L'équipe est affaiblie, mais Iancu a la tête tournée ailleurs, réclamant ouvertement un investissement de la mairie et de la région.

Il ne veut pas être le seul a payer, mais pour prendre des décisions, en revanche...



Becali a déclaré a son sujet : "moi-même j'ai connu toutes sortes de tsiganes, mais un tsigane insolent comme celui-ci je n'en ai jamais vu dans ma vie"



C'est beau le respect entre collègues.



Timisoara termine 6e, se qualifiant en C3 pour la 1ère fois depuis 16 ans.

Uhrin reçoit des éloges de la part des médias, son tempérament plutôt calme étant plutôt surprenant dans un tel contexte.



La saison débute mal, le club étant pénalisé de 6 points a cause des affaires tournant autour de son nom.

Mais malgré ça, il réalise le meilleur début de saison de son histoire, avec 10 victoires en 17 rencontres et une place de leader a la trêve.







Le mercato arrive...les visions divergent sur la constitution de l'équipe, Iancu craque et vire le tchèque !

Ils termineront 3e.



Ioan Sabau fera la saison 09-10, et termina 5e après avoir éliminé le Shakhtar en TP de C1.

Petrovic l'a remplacé, avant de prendre en main la Serbie, laissant le club sans entraineur.

C'est donc Cosmin Contra qui fait office de joueur-entraîneur. Une situation incroyable en 2010, dans un club qui joue en 1ère division, et qui a pour ambition de remporter des trophées.



On peut continuer.

Prenons le cas du FC Vaslui.

Petit club moldave (la Moldavie est aussi une région roumaine) monté par Adrian Porumboiu, ancien arbitre devenu riche businessman.

Au moins, il connait le foot peut-on penser. Grave erreur.







Le club est passé de la D3 a la C3 en 8 ans. C'est quand même bien.

Sauf que 17 entraineurs sont passés sur le banc.

Aucun n'a tenu une saison entière. Dulca a été viré au début de la saison passée malgré 5 victoires en 9 rencontres comme Bergodi, parce qu'il refusait de laisser ses joueurs se faire insulter pendant 15 minutes.



Et ce malgré son "influence" au sein de la commission nationale de l'arbitrage ! (Ancien arbitre, je le rappelle)



Cette année, après une 3e place prometteuse, Porumboiu a décidé qu'il fallait viser haut. Lopez Caro, ancien entraineur du Real Madrid (si si, en 2006) arrive avec Campano et Rivas dans ses bagages.

Deux espagnols en plus des brésiliens, portugais et africains de 3e zone, pas grave...



Après un début de saison raté, 5 points en 6 matches, Porumboiu perd patience. L'indemnité de licenciement est estimée a 1M?. Pas fou l'espagnol.

Mais ici, on peut aller loin pour économiser ça. Il décide simplement d'interdire aux joueurs de se rendre aux entrainements du coach, laissant les 3 ibères dans leur coin. En leur demandant de ne pas s'adresser a l'entraineur, ou en l'incendiant dans les médias. (Pas le Gaz Metan hein)

Un accueil sympathique.



Même les supporters s'y mettent et réclament sa démission. Lui veut juste du temps. Il vient de gagner 2 matches, et a la paix. Mais pour combien de temps ?



On pourrait continuer longtemps comme ça. Padureanu a Bistrita par exemple.

Ou Adrian Mititelu, le président de l'Universitatea Craiova qui mouille dans de multiples affaires louches (impliqué aussi dans l'affaire Cluj-Steaua de 08), avec des matches achetés et vendus...(Craiova-Cluj au printemps dernier). Ou des suspensions de coach, comme l'an passé avec le batave Wotte.







On peut aussi parler de Cristi Borcea, a la tête du Dinamo, ayant réussi a détourner plus de 15M? de transferts...







Même dans les rangs inférieurs, ce genre de personnages douteux pullule.

Clauses suspectes, arrangements pour ne pas verser d'indemnités, toutes les combines y passent.



Mathématiquement, il n'y aura pas de la place pour tout le monde en Europe, de titres pour chacun, la rigolade (ou les pleurs, c'est selon) risquent de continuer pendant un moment.

Les instances sont dépassées. La justice a bien tenté un marchandage il y a quelques années de ça, mais depuis, c'est le Far West.



Prenons par exemple l'explosion de l'Unirea Urziceni, au bord du précipice et qui va replonger aussi vite qu'il est monté...

Le Steaua en a profité au dernier moment, le 1e Septembre pour offrir un échange standard. Trois titulaires contre trois joueurs de l'équipe B. A des prix défiant toute concurrence.



Cette saison, donc, 9 entraineurs dehors en 8 matches.

Piturca et Dumitrescu sont partis du Steaua et Ronny Lévy a quitté le Titanic d'Urziceni.

Ticleanu a été prié de voir ailleurs a Craiova, qui a vu le retour du fils prodigue Piturca.



Stoichita a été viré a Ploiesti, qui a pris le coach du Sportul (Selymes) pour le remplacer.

L'ancien nantais Viorel Moldovan signant au Sportul.



Targu Mures a également viré son entraineur, Adrian Falub, qui a pourtant permis au club de monter avec un bilan parfait (7 victoires en 7 matches en Liga II).

Ca en deviendrait presque drôle quand on sait que Falub avait fait monter l'Universitatea Cluj en 2007 avant de se faire virer une fois en D1.

Et que c'est encore arrivé l'an passé avec Alba Iulia !

Jamais deux sans trois dit-on.




Tu sais quoi ?! T'es viré !








Petrovic a donc rejoint la Serbie, et enfin Mandorlini paye le début de saison raté du CFR Cluj, qu'il a pourtant guidé vers un doublé en été dernier.



Qui seront les prochains fous a accepter de se faire humilier pendant 6 semaines avant de jeter l'éponge ?

Le problème, c'est qu'indirectement, cela touche la sélection nationale. 1 seule participation aux 5 dernières épreuves majeures. On arrive presque aux heures noires de la sélection dans les fin des années 70-début 80 (1 seul Euro et pas de Mondial entre 76 et 88)

Avec un nombre de transferts extrêmement élevé (10 arrivées semble un minimum pour un été), une gestion calamiteuse et/ou des étrangers en masse, les jeunes n'ont plus beaucoup de place.

Déjà que le temps, même les entraineurs ne l'ont pas.



La sélection traverse une période délicate et l'Euro 2012 semble déjà compromise.

Deux piteux nuls contre l'Albanie et le Bélarus, précédés par des défaites devant la Lituanie ou Israël, c'est loin d'être bon.



Aujourd'hui, peu de jeunes roumains arrivent a percer a un niveau vraiment intéressant.

Aucune qualification a l'Euro U21 ou U19 sur toute la décennie, des éliminations contre la Hongrie, la Belgique ou l'Islande...



Dans la sélection actuelle, peu de joueurs ont réussi a s'exporter a l'étranger.

A part Ciprian Deac (qui n'a qu'une saison et demie a Cluj dans les pattes et qui a débuté très mollement a Schalke), Ciprian Marica (pas le premier choix a Stuttgart) et Stefan Radu (a la Lazio de Lotito, un autre beau spécimen), c'est bien maigre.

Chivu a déjà 29 ans, Mutu n'est pas plus jeune, Cocis et Radoi sont (déjà, a même pas 30 ans...) dans le golfe, bref, il faut bien trouver une façon de monter une équipe qui ressemble a quelque chose.



La politique de ces clubs est souvent néfaste a la sélection.

Le Rapid joue avec une majorité...de lusophones. Medias joue également avec une majorité d'étrangers, comme Vaslui ou Cluj. Des patchworks sans queue ni tête ou il faut "justifier" les dépenses effectuées...aux dépens des jeunes, trop souvent, qui attendent qu'une place leur soit faite.

Si le club ne joue pas avec autant d'étrangers, il est alors mal géré. C'est comme ça en Roumanie. Le Steaua en tête, Timisoara et Craiova, aussi. On ne compte plus les transferts douteux et relations bizarres qui font et défont les équipes selon la bonne volonté d'un tel ou un autre.

Cet été, Brasov a vu 6 joueurs partir au Rapid. Grosses interrogations sur le bien-fondé de l'opération chez les premiers, embouteillage du coté des seconds, qui se retrouvent avec trop de joueurs. A t-on besoin de 15 joueurs ? Surtout quand un seul cadre est parti dans le même laps de temps ?



Helder, l'ancien nancéen, a joué sous 3 maillots différents en 6 mois (Rapid, Dinamo, Timisoara).

Le Steaua avait signé selon les recommandations de Piturca le libéro de Craiova, Dorel Stoica. Après son départ, au bout de 3 matches, Dumitrescu n'en a plus besoin, et il retourne en Olténie...



Des cas absurdes qui se produisent trop souvent, malheureusement.

Sur les trois dernières saisons, la Roumanie est virtuellement tombée au-delà du 20e rang au coefficient UEFA. Le champion devrait alors affronter l'homologue férinigien dès le 2e tour préliminaire de la C1...un scénario qui fait peur.

Il n'y a déjà plus que 2 clubs en lice en Europe cette saison, sur les 6 engagés, les chiffres ne devraient pas aller en s'améliorant.



Les aventures des dirigeants empêchent les clubs de progresser, les plongeant dans le cercle vicieux de cet infâme coefficient UEFA.

Les matches de C3, ça peut aider, mais quand on est éliminés dès Septembre, ça sert pas a grand chose.



La corruption généralisée et l'incompétence crasse plongent le foot local dans une situation délicate.

Les joueurs vraiment traités comme du bétail (dédicace a Mr. Piquionne) avec d'anciens apparatchiks derrière les bureaux et plein de jeunes ayant profité de la "démocratisation du pays".

Les instances étant plus ou moins (et plutôt plus que moins) de mèche, il faudra sans doute attendre longtemps avant de revoir, peut-être, les clubs et la sélection roumaine sur le devant de la scène.

Commentaires
 1 


336 / 455
1la tougueshle 22/09/10 à 11h02

État des lieux intéressant et flippant !

Merci VL !


221 / 2335
2Claude Lemourinhole 22/09/10 à 11h26

Superbe panorama VL. Complet, fouillé, bien rédigé etc... Congrats! Mais comment se fesse que tu en saches autant sur le foot roumain?


335 / 1018
3Corben Gallasle 22/09/10 à 12h09

Assez énorme et plutôt flippant, en effet.

Je suppose que le type en costard gris avec les mains dans les poches, c'est Adrian Porumboiu ? Rien que "ancien arbitre devenu riche businessman", ça parait déjà louche. Mais bon, apparemment c'est pas pire que les autres, c'est même finalement très "couleur locale"...


359 / 1113
4Vieux légumele 22/09/10 à 12h38

@Claude : Plusieurs connaissances d'origine étant gosse...après, c'est pas un suivi hyper poussé non plus, même si je regarde de temps en temps et internet est une vraie mine d'or quand on a le temps.

Porumboiu est bien le gars au costard gris oui.
Sinon, ce topo est valable pour la Roumanie, mais la voisine bulgare est guère plus reluisante.


303 / 1099
5Oookle 22/09/10 à 12h56

Ca fait vraiment flipper... Et pourtant le championnant est passionnant à suivre "de l'exterieur", 7 ou 8 équipes semblant pouvoir accrocher le titre.


567 / 955
6roberto cabanastonvillale 22/09/10 à 13h43

il est vrai que nonobstant ces affaires et ces dirigeants douteux, le championnat roumain est, au moins, en voie de polonisation, cad qu'il n'est plus trusté par deux clubs, à la portugaise.


Souvenez-vous de la fin des années 80, ou le steaua finissait souvent avec 65 points (victoire à 2 pts!)


360 / 1113
7Vieux légumele 22/09/10 à 14h13

Championnat plus ouvert, certes, mais le climat n'aide pas a apprécier.
Avec Ceauscescu, c'est tout de suite plus simple de terminer avec 60 points la saison...


694 / 7953
8Toni Turekle 23/09/10 à 6h09

Ils sont fous ces Roumains.


55 / 2832
9Guadalajara86le 23/09/10 à 11h27

Merci à VL. Nos Tapie, Bez, Aulas, ... sont des enfants de c?urs à coté. et +1 avec Toni.


184 / 640
10visantle 23/09/10 à 11h52

Rho les tronches.

Même Nicollin serait en flippe là-bas.


157 / 191
11Crocole 23/09/10 à 18h33

Du très bon boulot que cet article!


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