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Le Nureyev grec
par Vieux légume, le 10/06/10 à 18h05
Le football grec n'est pas parmi les plus puissants a l'échelle européenne.

Une finale avec le Panathinaikos et une victoire surprise a l'Euro, certes, mais c'est un mineur.

Peut-être parce que le meilleur joueur de son histoire n'a connu qu'une seule sélection ? Et qu'il n'a connu que deux clubs, relativement méconnus ?





Ce gars-là, c'est Vassilis Hatzipanagis. Dur a prononcer, effectivement.

Un nom qui vous dit rien, et pourtant...



A la fin de la seconde guerre mondiale, la Grèce entre en guerre civile, les communistes luttant contre les forces du roi...

Soutenus par les voisins yougoslaves, les rouges tiendront comme ils peuvent avant de céder, mais l'enchaînement guerre mondiale-guerre civile a ravagé le pays.



Sympathisant communiste, le père emmène toute la petite famille en URSS, dans la république socialiste d'Ouzbékistan en Asie Centrale, a l'époque stalinienne. (D'où le choix mou de l'Ouzbékistan)

Les réfugiés grecs bénéficiant d'une clause les autorisant a revenir chez eux lorsque le régime politique en place sera plus propice.



Le 26 Octobre 1954, Vassilis voit le jour, a Tachkent, la capitale de l'Ouzbékistan.

15 ans plus tard, le club majeur de la république, le Pakhtakor le découvre et se rend vite compte de son talent.



Milieu, meneur de jeu ou ailier gauche très vif, il se démarque surtout par sa technique incroyable.

Capable d'éliminer une multitude d'adversaires sur un tout petit périmètre, il possède en prime une patte gauche très précise...comme Maradona, a la même époque, les cheveux bouclés.

Le garçon est en plus très joueur, préférant dribbler ses adversaires que marquer des buts faciles, multipliant les touches de balle a intervalles rapprochés.



Son club étant le seul ouzbek dans l'élite soviétique (et l'un des deux seuls clubs d'Asie Centrale avec le Keirat d'Almaty, guère plus en réussite), luttant pour son maintien, il n'échappera pas a la descente en 1971.

Mais cela va permettre a Vassilis de goûter a la joie d'une présence en équipe première...car en URSS, a l'époque, il faut avoir la nationalité soviétique pour pouvoir jouer en première division. Sans ça, vous ne pouvez pas jouer a ce niveau.

En revanche, en D2, on est plus tolérant. Le club remonte aussi sec, et après que le club eut harcelé ses parents, Vassilis "décide" de changer de nationalité, et il devient soviétique.



Il sera alors rapidement sélectionné en équipe des moins de 19 ans de l'URSS...alors qu'il n'en a que 17.

C'est alors le célèbre gourou Lobanovski et sa génération dorée du Dynamo Kiev qui composent en quasi-totalité l'équipe.

Il jouera les 4 matchs de qualification contre l'Islande et la Norvège en route vers les JO de 1976, a Montréal, et marquera son premier but contre le pays de l'omelette.



Le Pakhtator se débrouille plutôt bien malgré changements de règlement dans les années suivantes, avec une tentative de suppression des matchs nuls.

Ils aimaient bien essayer des trucs folkloriques les soviets.



Classé 12e, puis 8e, il devra malheureusement descendre en 1975, devant plus ou moins "laisser sa place" au Zenit Leningrad (qui deviendra St-Petersbourg.)

Vassilis est immédiatement devenu un titulaire a part entière, 20 matchs la première année (sur 30), puis 29 et 28 pour un total de 15 buts.





La situation évolue en Grèce...la dictature des colonels (de Papadopoulos plus particulièrement), en place depuis 1967 après avoir évincé le roi Constantin II, se fissure.

Les nombreux exilés, la protestation croissante et l'affaire chypriote ont finalement raison du régime, qui devient démocratique en 1974.



Vassilis a alors le choix entre la Grèce démocratique et l'URSS de Brejnev, mais aussi la concurrence d'Oleg Blokhine, qui joue au même poste.

Le choix est vite fait, il décide alors de "rentrer" sur la terre natale de son père (sa mère étant constantinopolitaine).



Reste a se trouver un club.

Le Panathinaikos, récent finaliste (1971) de la C1 refuse sa venue, a cause de son coté rouge.

Mais l'Iraklis de Thessalonique, l'ancien de la seconde ville du pays, l'embauche.

Le début d'une longue collaboration.



L'Iraklis est alors un bon second couteau, mais en étant seulement le 3e club de la ville (derrière le PAOK et l'Aris), c'est dur de gagner des titres.

Fondé en 1908, il attend toujours d'ouvrir sa vitrine a trophées.



Le 22 Novembre 1975, il met les pieds a Thessalonique...très attendu, les supporters de l'Iraklis se bousculent pour voir le frisé casser les reins des arrières droits adverses.















Le club terminera a une modeste 8e place (sur 16), mais l'influence de Vassilis va vite se faire sentir...puisque l'élimination du Panathinaikos en 1/2 de la Coupe offre une place en finale au club.

Echouant sur la dernière marche en 1947 et 1957, il doit affronter l'Olympiakos...

Hatzipanagis est le premier a ouvrir les hostilités, bien lancé, il grille son vis-à-vis et déjoue le gardien pour marquer le premier but du match.

Le club de Thessalonique mènera deux fois, mais l'Olympiakos reviendra a chaque fois.

Prolongation...Vassilis reprend les choses en main, 102e minute de jeu, il dribble 3 adversaires dans la surface et fusille le gardien du Pirée, 3-2.

Après un 4e but gag, on croit tenir la victoire, mais l'Olympiakos revient miraculeusement.



Pénalties...c'est bien connu, les vedettes ratent les leurs. Comme un Platini, Vassilis rate sa frappe et voit le portier adverse repousser sa tentative...

Heureusement, son gardien sauvera la journée, l'Iraklis remporte là son premier titre significatif. On ne le savait pas encore, mais a ce jour, c'est toujours le seul.







Le club va alors se caler paisiblement dans le ventre mou, malgré ses efforts. Les athéniens mènent la danse, accompagnés par ses deux rivaux locaux.

Mais l'Iraklis doit louer son stade, et n'a pas les mêmes moyens...

Tragique, car il a d'abord été viré de ses installations par l'état dans les années 60, les laissant...a ses rivaux, avant se retrouver "sans-abri" momentanément !



Vassilis connaitra aussi sa première cape avec l'équipe nationale grecque, pour un match amical contre la Pologne.

Victoire 1-0.

Hélas, ça sera aussi sa dernière...sélectionné chez les juniors en URSS, le règlement de la FIFA ne laisse aucun doute là-dessus, c'est illégal.

Même si le sélectionneur de l'époque mise sur de la paperasse égarée pour justifier sa sélection, rien a faire, Vassilis ne jouera jamais pour l'équipe nationale grecque.

Et comme il est hors de question de revenir en URSS...sa carrière internationale s'arrête déjà, a 21 ans. Même après deux appels et de longues procédures juridiques, rien ne changera.



Eliminé au 1er tour de la C2 suivante, le club se sauve de justesse, pour un petit point.

Retrouvant le ventre mou alors que le football grec devient pro (officiellement en 1980), les choses vont se corser.



Classé tranquillement a la 8e place sur 18 engagés, il est impliqué dans une affaire de corruption pour le moins étrange.

C'est un joueur du rival, le PAOK, qui déclarera avoir été contacté par un membre de l'administration pour laisser filer la 1/2 retour de Coupe.

Pourtant, l'Iraklis s'était imposé a l'aller sur la pelouse des noirs et blancs (1-0), et ne semblait pas spécialement avoir besoin de ça pour passer.



Il passera effectivement (1-1), mais s'écroulera en finale contre Kastoria (5-2), qui est effectivement liée avec l'espèce animale qui proliférait dans la ville où est basé ce club.



La sanction est lourde, le club est rétrogradé en Beta Ethniki (seconde division), pour la première fois de son existence, malgré le peu de preuves établies.

Fureur a Thessalonique, et Vassilis s'énerve...mécontent du verdict, il décide tout simplement de ne pas jouer la saison suivante en guise de protestation, tout comme son équipier international, le défenseur Xanthopoulos (participant a l'Euro 1980).



Epoque trouble...le coach du PAOK décedera en plein match, l'Olympiakos souffrira du drame de la porte 7...l'Iraklis remonte aussitôt.

Vassilis retrouve les terrains, et il a pu travailler sa spéciale, le coup de fouet sur corner rentrant. Il accueille également dans l'équipe un autre émigré comme lui dans l'équipe, Savvas Kofidis, né au Kazakhstan pour sa part, et qui allait devenir un pilier de l'équipe nationale.

Un départ n'est pas a l'ordre du jour...ayant un peu peur des éventuelles réactions, les dirigeants profitent des réglementations sur les étrangers, entre autres, pour conserver le joueur sans trop de soucis, malgré les nombreuses sollicitations extérieures.




On a vraiment tout fait pour le garder du coté de l'Iraklis.






1984, année faste pour lui et le club.

Coaché désormais par Friedel Rausch, vainqueur de la C3 avec Francfort en 1980, l'Iraklis terminera 3e, son meilleur classement dans le championnat de Grèce (Avant 1959, le championnat n'était pas ouvert a toutes les régions, et donc clubs.)

Hatzipanagis est pour sa part auteur de 12 buts, record personnel, et surtout d'un record herculéen...6 corners directs sur la même saison !



Pas de C3 pour le 3e grec, les clubs vivent alors une période difficile...on se contentera de Coupe des Balkans.

Avec succès, victoire en 1985 contre l'Arges Pitesti.

Vassilis obtient également le droit de participer a un match amical contre le fameux Cosmos de New York, au sein d'une sélection mondiale pleine de talents (Beckenbauer, Keegan ou encore Kempes étant de la partie, du beau monde).

Le club fera pour sa part une tournée en Australie, où se trouve une importante colonie grecque.



L'Iraklis terminera encore au pied du palier européen en 85, avant de terminer ex aequo avec l'AEK en 86...un match de barrage est nécessaire, seulement, a Thessalonique, on est déjà en vacances.

Le match sera une vaste blague, débutant a 9 contre 11, puis passant a 10 alors qu'un joueur arrive en urgence après 10 minutes.

S'en suivra une guerre de tranchées, et le match sera stoppé après 60 minutes, avec seulement 15 combattants encore sur le terrain (9 contre 6).

Pas de C3 pour l'Iraklis.



Le club se qualifie pour une 5e finale de Coupe en 1987...contre l'OFI Heraklion. Encore une défaite, hélas, 3-1.

La fin de saison sera là encore incroyable, puisque 12 des 16 clubs se mettront en grève pour les 3 dernières journées.

Alors potentiellement européen, il se tire une nouvelle fois une balle dans le pied, faisant partie des 12 concernés.



A 33 ans bien tassés, la fin approche pour Vassilis, qui joue de moins en moins...l'âge faisant son effet.

Mais en 89, il réussira enfin a qualifier l'Iraklis pour la C3, avec une 4e place.

Après 261 matchs et 62 buts, il raccroche les crampons...momentanément.



Il jouera en effet quelques matchs de coupe l'année suivante.

Dernier baroud d'honneur a l'automne 1990, premier tour de C3...c'est Valence qui est tiré au sort pour le club de Salonique...un cadeau d'au revoir pour Hatzipanagis.

Un match en son honneur sera également organisé en 1999 par la fédération nationale, Grèce-Ghana, où il "honorera" sa seconde cape, a 23 ans d'intervalle, alors qu'il pointe a 45 balais.



Il fut ensuite choisi en 2003 comme le meilleur joueur grec des 50 dernières années.




Afin d'éviter une coupure de courant a l'échelle nationale, l'image est réduite. Mais il se conserve bien, ses cheveux aussi.




Un hommage qui a évidemment touché le joueur, qui a passé l'intégralité de sa carrière dans l'ombre, alors qu'il avait le niveau pour aller très haut.

Mais les circonstances sont parfois loin d'être vos amies.



Malgré une technique jamais vue en Grèce, un sens du jeu réel, une coupe de cheveux très eighties et des capacités énormes (9 corners directs dans ta carrière, ça impose le respect.), il n'aura jamais pu être là ou il aurait dû : sous les projecteurs.

Il concèdera d'ailleurs que jouer une seule fois en équipe nationale ainsi que devoir rester toute sa carrière a Salonique furent ses deux grands regrets. Evident, mais bien dommage.



S'ajoute a cela un club historiquement loser, même si assez sympathique, qui est encore malheureusement criblé de dettes aujourd'hui. Officiellement, il ne manque pas grand chose, mais ce manège dure depuis plusieurs mois déjà.

Il est d'ailleurs annoncé comme rétrogradé en deuxième division car ne répondant pas aux critères nécessaires pour l'obtention de la licence obligatoire pour participer au prochain championnat.



Ce serait bien triste pour ce centenaire.







Des highlights...je sais bien que c'est pas forcément significatif, sinon Jaouad Zaïri serait 12 fois ballon d'or, mais il est évident que le garçon avait beaucoup de ballon.





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Rudolf Nureyev est un danseur étoile tatar reconnu ayant fui l'URSS dans les années 60.

Evidemment reconnu pour sa technique et son talent etc...

Commentaires
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1tixuotyle 13/06/10 à 11h02

Merci vieux, j'aime beaucoup ce style d'articles sur les cdf, ça me fait donc plaisir de pouvoir en lire ici aussi.


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