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Boxing Day...
par Didier_F, le 28/12/09 à 2h30
Sur suggestion de Clarence Cyborg - mais devais-je le prendre au sérieux? - voici deux présentations tardives de matches (prêtes pour le Coup de projo de Noël qui lui n'est pas venu). Elles étaient écrites, et j'ai horreur de gâcher. Vous me direz si j'eusse mieux fait de m'abstenir.



Boxing day...






Boxing day... Quand j'étais un tout jeune homme - mon dieu que tout cela est loin! - je me demandais toujours ce que signifiait ce "Boxing Day" invariablement invoqué en anglais dans le texte lorsqu'il s'agissait de situer des matches anglais disputés lors de notre trêve hivernale à nous, matches du lendemain de Noël (Ô, quand j'entends chanteeeeeeer No-ëëël...). Depuis, je sais.



Et depuis, invariablement, les Anglais continuent à disputer des matches lors du "Boxing Day". La tradition était de faire jouer, lors de ce "pont" de Noël, des équipes proches géographiquement l'une de l'autre, afin de permettre aux supporters de n'avoir qu'un bref trajet à faire, en ce lendemain de fête.



A l'heure des calendriers computérisés, il vous suffit de jeter un coup d'oeil sur la journée du 26 décembre pour vous demander s'il n'y a pas un reste d'humanité dans les opérateurs informaticiens de la Premier League... Nul Hull-Portsmouth, nul Sunderland-Arsenal. Au contraire, un Wigan-Blackburn, un Fulham-Tottenham, un Burnley-Bolton qui tous peuvent revendiquer l'appellation - certes galvaudée - de "derby". Je ne sais pas si ma démonstration pèse lourd, en regard des probabilités, mais j'aurai au moins justifié ma présentation non pas d'un mais de deux matches de Premier League qui me tiennent à c?ur : Fulham-Tottenham et Burnley-Bolton. "Encore Bolton!" vous écriez-vous, incrédules... Ah mais c'est que, attendez...



Fulham (Goalkapeur)-Tottenham (richard). Un boxing day au jambon de Londres.




Fulham-Tottenham, d'abord.



Fulham a une intéressante particularité : le club n'a jamais gagné un titre majeur de toute sa riche existence, si on veut bien ne pas tenir compte de l'Intertoto 2002 contre Bologna... L'Intertoto... Mais si, vous savez, cette épreuve qui, de 1995 à 2005, avait trois vainqueurs par été, comme une adolescente délurée... Mais siiiii, le seul trophée remporté par certain géant méridional depuis 1993... Bref. Basta cosi.



Le team de notre vénérable Goalkapeur est sur une furieuse dynamique : cinq matches sans défaite, une dernière rencontre étincelante (3-0 contre Man U). Oui, l'équipe du président Mohamed Al-Fayed et de Roy Hodgson porte beau, en ce moment, en Angleterre et en Europe (elle accueillera Shakhtar Donetsk en février, en Euro League). Septième l'an passé, elle peut prétendre à ce classement cette saison encore. Cette petite mosaïque de nations (Australien, Ghanéen, Norvégien, Nord- et Sud-Irlandais, Etasunien, Hongrois, Trinidéen, Sud-Africain et même un puis deux Anglais étaient sur la pelouse contre les Red Devils), emmenée par un Damien Duff en grande forme, ne sera certainement pas prise à la légère par Tottenham.



Son adversaire du jour, Tottenham, est un voisin ; mais, si loin des rives de la Tamise que d'aucun le traite en banlieusard. Lui au moins peut se prévaloir d'un certain pedigree anglais et européen. Ramsey, Ditchburn, Blanchflower, Greaves, Mackay, Gilzean, Venables, puis Ardiles, Villa, Crooks, Hoddle, Perryman, Gascoigne, Lineker... N'en jetons plus, ça jette assez. Des titres, des coupes surtout, par périodes mais en suffisante abondance pour faire de ce club un grand d'Angleterre et d'Europe. Mais le titre suprême lui échappe depuis... 1961. Et surtout, le classement toujours pas trop mal mais pas mieux des Spurs (deux fois 5ème est leur sommet), depuis l'avènement de la Premier doit rendre un peu maussade tout habitué de White Hart Lane. Or, que voyons-nous nowadays? Un Hotpsur fièrement campé sur ses ergots, prêt à becqueter tout ce qui passe à sa portée pour se hisser sur un plus haut tas de fumier (excusez-moi, la métaphore agricole a ses exigences). Certes, Tottenham a perdu deux gros derbies londoniens, mais c'était à l'extérieur. Certes, les Spurs se sont inclinés contre les Wolves - mais Burnley aussi! Euh... Je recommence... Mais Wigan aussi! Hum... Bon, d'accord, c'était une contre-performance. Mais les autres ont aussi leur jour sans. L'équipe retrouvée des Lennon, Defoe, Crouch, dirigée par Harry Redknapp, peut le faire. Pardon? "Faire quoi?". Eh bien, battre Fulham pour commencer.



Burnley (Didier_F)-Bolton (gimlifilsdegloin). Le derby de ma s?ur!




Ensuite, Burnley-Bolton.



Dois-je dire que si je suis ici à taper ça, c'est que je ne suis pas là-bas à me préparer pour le voir de visu? De toutes façons, y a plus de place. Et puis, bon, c'était un peu cher. Ah, bah, il fait un temps dégueulasse là-haut... Et puis je verrai ma s?ur cet été... Ah oui, parce que Burnley-Bolton, c'est le derby de ma s?ur. Enfin, d'une de mes trois s?urs. (Comment? Non, j'avais deux frères aussi ; oui, oui, "baby-boomer", exactement... Je peux poursuivre, oui?). Faut que je vous dise qu'elle vit à Burnley après avoir habité à Bolton (et aussi à Manchester, centre puis banlieue, auparavant). Alors bon, je crois qu'à partir de là, je peux parler du "Derby de ma s?ur", non? Comment ça, "nul ne le conteste"? Mais pourtant, où trouvez-vous l'appellation ailleurs qu'ici? C'est bien qu'il y a un petit problème, non? Oui, c'est ça, parlons d'autre chose, évitons les sujets qui fâchent, jetons un voile pudique sur les grenouillages de la Football League...



Donc. A ma gauche, Burnley. Drafteur : un des plus avisés des drafteurs de ce lieu, un des plus drôles, probablement le plus cultivé et le plus sympa, sous des dehors bourrus et une carapace parfois difficile à percer.



L'équipe elle-même est un peu moins intéressante. Dernier titre en 1960 - McIlroy, Adamson, Cummings, Pointer en furent - et c'est à peu près tout (une Cup, en 1914). Ses cadres d'aujourd'hui sont Robbie Blake, attaquant devenu meneur de jeu, et le gardien danois Brian Jensen, révélation tardive dont l'essentiel de la carrière s'est effectué à Turf Moor. Il est devenu petit à petit très populaire dans ce coin de Lancashire, puis extrêmement un peu partout en Angleterre quand à lui seul il a dégoûté les Red Devils lors de la victoire inespérée des Clarets du 19 août dernier, s'offrant le luxe (nécessaire) d'arrêter un tir de pénalité de Carrick. Car Burnley a fait quelques coups épatants en début de saison, battant MU et Everton. Depuis, les résultats tendent vers une médiocre asymptote ; en gros l'équipe gagne (petitement) à domicile et perd (souvent lourdement) à l'extérieur. Un parfait représentant de ce que doit être un ventre mou bien tempéré.



A ma droite, Bolton Wanderers. Nous avons déjà éclairé ce glorieux petit club d'un coup de projo, il faut l'avouer. Mais outre que ce club suscite la sympathie dès qu'on le connaît (To know it is to love it...), l'actualité podosphérique moins qu'abondante de cette fin d'année civile nous amène à quelques entorses à nos usages. Et puis, vous ne voudriez pas faire de peine à ma s?ur, pas?



Drafté par gimlifilsdegloin dont la moindre caractéristique vmolliste n'est pas le laconisme (assorti d'un hermétisme remarquable dans sa pseudonymisation ; que celui qui a compris le sens de ce nom écrive à "Coup de projo" qui me transmettra ; il recevra en retour la recette du Manchester pudding tel qu'amélioré par ma s?ur), drafté, disais-je, par notre camarade au masque de plomb, le club dont l'histoire vous fut dite lors du Coup de projecteur du 22 novembre poursuit un chemin pas très bonhomme, mais reste sur une note heureuse : les Trotters ont battu West Ham il y a huit jours, après avoir dans leur antre du [ici le nom d'une firme d'équipement sportifs spécialisée dans l'exploitation éhontée de la force de travail exotique, outrageusement mise en concurrence avec celle de la verte Angleterre, que je me garderai donc bien de nommer] Stadium, tenu tête au très huppé mais assez flappy Manchester City. L'équipe de l'excellent gardien finlandais Jääskeläinen et du miraculé Klasnic espère, si la météo le permet, obtenir quelque chose de ce derby de Boxing Day. Après tout, ses stats "à l'extérieur" ne lui interdisent pas de rêver. Burnley s'en chargera!





... hang-over day.







Angleterre
Fulham
Goalkapeur
0 - 0 Tottenham
richard
26/12/09
à 14h00


Fulham Mark Schwarzer - Paul Konchesky, John Paintsil, Brede Hangeland, Chris Baird, Aaron Hughes, Zoltan Gera, Danny Murphy, Damien Duff, Clint Dempsey, Bobby Zamora.

Tottenham Hotspur Heurelho Gomes - Sebastien Bassong (Ledley King, 90), Michael Dawson, Vedran Corluka, Benoit Assou-Ekotto, Aaron Lennon, Jermaine Jenas, Wilson Palacios, Niko Kranjcar (Luka Modric, 71), Robbie Keane (Jermain Defoe, 71), Peter Crouch.






Un match de gardien. Heurelho Gomes, d'abord. Le gardien des Spurs, par ses sauvetages, devant Zamora et Dempsey entre autres, a assuré la troisième clean sheet consécutive de Tottenham, qui a été rien moins que dominant dans ce match. Heureusement pour Fulham, il n'y eut pas de hold-up, grâce à Mark Schwarzer qui élimina les tardives tentatives de Crouch et Jenas. Les Spurs restent 5ème, Fulham 9ème.




Angleterre
Burnley
Didier_F
1 - 1 Bolton
gimlifilsdegloin
26/12/09
à 15h00


Nugent (56)

Taylor (29)

Burnley Brian Jensen - Michael Duff, Tyrone Mears, Andre Bikey, Stephen Jordan, Graham Alexander, Kevin McDonald, Wade Elliott, Chris Eagles, Steven Fletcher (Robbie Blake, 80), David Nugent.

Bolton Wanderers Jussi Jaaskelainen - Paul Robinson, Gary Cahill, Zat Knight, Gretar Steinsson, Chris Basham, Matt Taylor, Tamir Cohen, Chung-Yong Lee (Ricardo Gardner, 73), Kevin Davies, Ivan Klasnic (Mark Davies, 67).






Pour leur premier derby au niveau supérieur depuis 1964 (et leur 114ème depuis le 15 septembre 1888), les deux équipes ne se sont pas départagées. Et Bolton reste relégable. De fait, le coup-franc de Matthew Taylor ne parut suffisant que jusqu'à la 56ème, quand David Nugent égalisa de la tête. Pauvre Bolton, qui n'a toujours pas pu garder ses cages inviolées depuis le début de la saison. Pauvre Burnley qui reste sur quatre matches nuls à domicile. Quant à ma s?ur, elle s'en moque, elle ne jure que par le patinage artistique.

Commentaires
 1 


155 / 2019
1George Worstle 28/12/09 à 11h02

Ah ah, preum's...



(Lis-donc le Seigneur des Anneaux, tiens, si tu as quelques heures jours semaines devant toi...)



Aaaah, Ardiles...Je me souviens avoir suscité la question "Mais c'est qui Ardiles ?" après avoir proposé son nom à l'occasion d'un quignon quelconque (probablement un jouvenceau prépubère pour qui "grand joueur argentin" ne rime qu'avec Messi). Pauvre Osvaldo, obligé de jouer au PSG à cause de l'entêtement d'une dame de fer (no caps, hmmm..) et de quelques généraux d'opérette. Les dommages collatéraux, déjà.



Le Boxing Day, c'est aussi traditionnellement le jour où l'on offre des cadeaux aux plus démunis, et en tant que nouveau pauvre de la PL, j'espère que les parvenus de City sauront être aussi généreux avec mes Loups tout pelés-galeux que l'ont été les équipes citées ici - que je qualifierais si j'osais de Tiny 4 pour avoir toutes été battues par W'on. Et j'ai bien noté ta petite attaque noyée dans cet océan d'érudition : c'est moche de tirer sur une ambulance, fût-elle draftée par ton meilleur ennemi.



Mes amitiés à ta soeur. Quant à la recette du Manchester Pudding, je veux bien croire qu'elle ne peut que gagner à être améliorée par une cuisinière française, mais ma curiosité pour les moeurs de certaines peuplades inférieures d'Outre-Manche ne va pas jusqu'à goûter leurs infâmes brouets.



Et il eût été effectivement dommage que cette présentation se perdît dans le tourbillon festif de cette fin d'année.


385 / 955
2roberto cabanastonvillale 28/12/09 à 11h41

didier a bien raison de rappeller combien moisie est la coupe intertoto (je connais même quelque obscur club batave qui croit pouvoir se targuer d'ajamaislespremierisme pour en avoir remporté une au début des années 60, un club de la capitale, avec un maillot moche quoique blanc et rouge, mais c'est dû à la bande verticalo-centrée, et le verbe devoir est dûr à conjuguer alors hein, voilà)



donc feynenoord est le premier mais son procureur vous en convaincra mieux que moi.


737 / 852
3Didier_Fle 28/12/09 à 11h47

Est-ce que Didier a bien raison, Roberto?

Et il suffit avec cette Intertoto-là! Celle de 61-62 était une vraie (petite) Coupe d'Europe, avec un seul vainqueur, une compétition que les finalistes n'ont pas prise à la légère, si j'en crois les comptes-rendus. D'ailleurs, je ne suis pas chien, je vais t'en trouver l'exergue. Tu apprendras ainsi à aimer vraiment Feyenoord, dans toute sa beauté historique.


386 / 955
4roberto cabanastonvillale 28/12/09 à 11h53

Comme je suis banni des cahiers, j'en profite pour dire ici (oui, ici, et le sujet s'y prête) que le meilleur arbitrage, selon moi, est l'arbitrage le plus laxiste possible. OUI aux juges de ligne qui font la grève du bras, oui aux arbitres radins de cartons, oui aux Gentile, aux Vinne Jones, à la boue, la pluie, le sang et les civières UNIQUEMENT en cas de réelle nécessité.


(et le lien avec le boxing day, c'est le foot anglais, tout ça, quoi)


(et bravo pour les 24 heures dans la vie du FC Lorient aussi, j'ai bien ri)


738 / 852
5Didier_Fle 28/12/09 à 12h00

Donc, oui aussi à la video, mais uniquement pour se repaître du nuage d'esquilles se déployant en un ralenti onirique lorsque l'os vient juste d'être explosé au ras du protège-tibia?

C'est une approche.

PS: pour l'exergue de la finale (en demies, Ajax avait battu Slovan, Feijenoord - comme on l'écrivait encore à l'époque - avait éliminé Banik... et tu oses prétendre que cette épreuve était petite bière?) on va être obligé d'attendre qu'un volontaire - ou un mercenaire - ait rangé mon bureau/bibliothèque/débarras.


387 / 955
6roberto cabanastonvillale 28/12/09 à 12h10

à la place de le vidéo, je propose un truc : on s'en sert pas pendant le match, MAIS (en prenant le cas "france-irlande")

1-l'arbitre à l'obligation d'acceder à la demande du plaignant lui demandant de poser la question au suspect ("avez vous fait main?")

2-le suspect répond

3-si le suspect répond "oui", le but est annulé, s'il répond non, après le match, y'a vérification et le menteur se prend mettons un an de suspension. (cette sanction me gêne car je compte sur la conscience du mec pour pas oser, après avoir fait main, mentir "les yeux dans les yeux" (comme disait Chirac 88) EN PLUS à l'arbitre)


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