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Herbstmeister!



Bayer ist Herbstmeister!



Esprits chagrins, laissez-moi clamer ma joie et sauter comme un cabri en criant « Herbstmeister! Herbstmeister! Herbstmeister! ». Bayer 04 Leverkusen est champion d'automne! Invaincu lors des dix-sept matches du tour aller de Bundesliga! Meilleure attaque! Meilleure défense! Meilleur buteur!



Vmollistes avertis, vous saviez, vous, les difficultés que connaitrait Leverkusen, et les espoirs aussi que pouvait caresser le club en la personne de Jupp Heynckes (qui s'en trouvait ravi, natürlich), revenu de la retraite pour guider l'équipe sur le chemin sinueux à la pente glissante d'une Bundesliga qui s'est toujours refusée au Bayer. Toni Turek, du fond de son repère entre Carniole et Franconie (vit-il en Catatonie?) vous avait dit presque tout et ce qu'il avait tu ? quoique bardé d'ans et de sagesse, Toni est pudique ? mr.suaudeau vous en avait avisé.



Esprits chagrins, ne le soyez plus et réjouissez-vous avec moi! Et laissez-moi vous dire cette geste épique qui a tout du conte de Noël.





Ça n'avait pas trop bien commencé. Dans le petit Bruchwegstadion du promu Mainz, les Rouge-et-Noir menés menèrent, Derdiyok et Kießling ouvrant leur compteur. Et puis Daniel Gunkel, à la 84ème sur coup-franc, scellait le nul.





Le premier match à domicile dans une BayArenA presque pleine fit se ronger quelques ongles ; il fallut attendre une offrande de Derdiyok à Kießling pour exulter face à la surprise de la saison passée, Hoffenheim.





Soudain, le déclic : un festival chez un autre promu, tout le monde s'y met mais se distinguent particulièrement les Suisses Barnetta et Derdiyok, deux buts chacun. Leverkusen prend la tête de la Bundesliga à l'issue de la journée numéro 3. On est prié de noter la date.





But du bon vieux Klimowicz ou Eigentor de Friedrich? On n'en discute plus dans la Ruhr puisque Bochum s'incline finalement, d'abord sur une tête du même Friedrich, puis un but de Kießling ? qui tend vers l'inévitable, servi par Kroos qui vient d'entrer en jeu et va tendre vers l'indispensable.





Je notais dans mon journal intime (Tome « Jusqu'au bout avec toi, ô mon Bayer 04 ») : « Une rencontre acharnée... Le Bayer a mené 3-0 et a été bien près de subir une égalisation ; deux penalties ; les deux équipes terminent à 10 joueurs, mais Wolfsburg a été privé de son gardien titulaire dès la 32ème! ». Je n'ai rien à ajouter.





Le Hamburger SV venait de faire nul, gagner signifiait prendre seul la tête... Hélas! Ce match nul sans but (le premier depuis 72 rencontres) annulait cette chance de se détacher. Les deux clubs hanséatiques allaient-ils nous coller encore longtemps? (Ils sont lourds, les Hanséatiques, quand ils s'y mettent.)





Un match très pénible, arraché - il le fallait, c'est le derby - à la 82ème par Simon Rolfes, capitaine courageux, servi par Barnetta.





Buts de Kroos sur coup-franc, Rolfes sur péno, Derdiyok puis Kießling de la tête! En écrasant le club de celui qui vient de me voler ma place au BOARD, le Bayer fait mieux que prendre la tête du championnat à la différence de buts : il me venge. Grâces soient rendues à Jupp Heynckes. On peut aborder sereinement les deux semaines de pause « internationale », avant de rendre visite au HSV, notre second.





Deuxième match nul et vierge de but. Il reste derrière nous, le HSV de Bruno Labbadia ? ci-devant entraîneur du Bayer jusqu'à l'avènement de Jupp.





Angoisse à la BayArena, pleine à ras bord (30 210 spectateurs) : le Bayer 04 est mené par BvB 09 (l'Argentin Lucas Barrios, tête, dès la 8ème minute). Il faut attendre la 64ème pour voir le vieux routier Friedrich égaliser d'un maître coup de boule. Notre 4ème nul, 2ème à domicile.





Mon journal le dit : « Nous menions 2-0 et puis... Enfin, Bayer 04 est toujours invaincu et reste en tête. Mais sur trois matches nuls consécutifs ». Kroos et Kießling avaient marqué avant la pause. À la 74ème, la sortie d'Hyypiä, le grognard de 36 ans, fut-elle déterminante? Toujours est-il que Kuranyi puis Vicente Sánchez permettaient le retour de Schalke dans les dix dernières minutes.





Trois buts lors des onze premières minutes! L'avantage pris est rassurant, nous qui devons visiter le Bayern lors de la prochaine journée. Il est aggravé en seconde période. Stefan Reinartz et Lars Bender, 20 ans tous deux, signent leur premier but en Bundesliga. Et dans nos cages, Fabian Giefer, 19 ans, formé au club, obtient une clean sheet pour son premier match!





Que disais-tu, cher journal? « Toujours pas de victoire contre le Bayern à Munich... La dernière remonte (et ce n'était que la deuxième!) à la saison 88-89, Heynckes entraînait le club bavarois qui s'inclina alors 0-1. Mais Bayer 04 toujours invaincu, et toujours en tête! » Toni Kroos joue son 23ème match pour nous depuis qu'il nous a été prêté par... le Bayern. Que ne pouvons-nous le faire signer!





Une nouvelle goleada à domicile. Le VfB de Markus Babbel n'en peut mais. Des trois buts de Kießling, le deuxième est le 1000ème du Bayer en Bundesliga. (Me fais-je bien comprendre?) Ce match marque aussi le retour de notre buteur maison, Patrick Helmes, cruellement absent cinq mois pour rupture des ligaments croisés.





Un nul rageant. Ce n'est pas manquer de respect à l'égard de notre Diablesse que de considérer H'96 comme une des plus faibles équipes de Bundesliga. Et nous voilà, face à des ex (Haggui, Balitsch), concédant notre septième match nul. Nous donnons des gages à l'opposition et en particulier au Bayern, requinqué après un début de saison morose.





Étrange match. Longtemps mené, le Bayer égalise somptueusement par Kroos, se retrouve à 11 contre 10, prend l'avantage chanceusement par le tout jeune Burak Kaplan (19 ans), qui est entré à la 46ème et marque pour sa première apparition, et à la 90ème, s'il vous plaît! ? et laisse le Colombien Adrián Ramos planter son deuxième but et égaliser pour Hertha à la dernière seconde! Huitième nul du Bayer. Allons-nous laisser Schalke ou le Bayern finir l'année devant nous?





Quel match de folie! 1-0, 1-1, 1-2, 2-2, 3-2. Un suspense haletant et des buts de toute beauté dans une atmosphère dantesque dont Dante profite, d'ailleurs, pour marquer le deuxième but des blancs ; nous croyons alors abandonner toute espérance : c'est déjà la 54ème minute et si nous voulons ce titre, ce dérisoire petit hochet de « champion d'automne », il nous faut gagner, car Schalke l'a fait hier, et Bayern écrase en ce moment-même Hertha. Il faut donc encore marquer au moins deux buts, sur la pelouse glacée, dans les tourbillons de neige, face à un 'Gladbach qui semble jouer sa vie. Alors Derdiyok en met un, fantastique de hargne... Et puis Kroos, une fois de plus! Notre petit Chilien Vidal colmate toutes les brèches, remonte tous les ballons, Hyypiä défend comme si c'était sa dernière saison... Et c'est le coup de sifflet final!



? Bayer ist Herbstmeister!





Épilogue pour 2009. Nous le savons bien, le titre est loin. Nous nous souvenons bien de certaines maudites saisons passées, de 2002. Nous avons de la mémoire, et nous ne nous leurrons pas. Mais la saison est longue pour tout le monde, ce qui est pris n'est plus à prendre... Et nous sommes champions d'automne, nom de nom! Vivement le printemps.





Voici les joueurs utilisés lors des 17 matches. Entre parenthèses, le nombre de titularisations plus les entrées en jeu et éventuellement les buts marqués et les buts encaissés. L'équipe est donnée en 4-4-2, le système le plus utilisé.



René Adler (16, 13), Fabian Giefer (1, 0)



Daniel Schwaab (12+3), Assimiou Touré (+1) ? Sami Hyypiä (17), Manuel Friedrich (15, 2), Lukas Sinkiewicz (1+2) ? Gonzalo Castro (16+1), Michal Kadlec (5+2), Hans Adu Sarpei (2+5)



Tranquillo Barnetta (17, 2), Renato Augusto (7) ? Arturo Vidal (16), Simon Rolfes (8+1, 4), Stefan Reinartz (8+4, 1), Tomasz Zdebel (+7), Lars Bender (1+6, 1), Burak Kaplan (+1, 1) - Toni Kroos (11+6, 6)



Stefan Kießling (17, 12), Eren Derdiyok (16, 6), Theofanis Gekas (1+5), Patrick Helmes (+2)



NB Theofanis Gekas a été prêté, à compter du 17 décembre, au Hertha BSC, jusqu'à la fin de la saison.